Ces temps-ci, j’ai plus eu tendance à m’écouter parler sur AnyGiven Film qu’à me regarder écrire sur ce blog. Alors avant que le mois de mars ne touche à sa fin, je me suis dit qu’il était temps de faire un petit texte sur tout ce qui m’est passé par la tête ces derniers temps (en censurant les trucs porno graphiques).
Par exemple, je viens de regarder Kaboom avec deux de mes potes et je me surprends à adorer ce film chaque fois que je le visionne. Je me retrouve tellement dans l’humour et dans l’écriture des personnages que je pense que cette adoration est purement narcissique. Après tout, l’histoire déjantée de Kaboom n’est pas sans rappeler une histoire tout aussi déjantée (mais beaucoup plus premier degré) que j’avais écrit au lycée. Dans Kaboom, un bi et ses amis sont plongés au milieu d’une conspiration à échelle mondiale qui risque d’aboutir à l’anéantissement de la planète par une secte occulte. Dans Memoria, le truc que j’écrivais au lycée, un gay refoulé (c’est dans le sous-texte, je l’ignorais juste à l’époque) et ses amis sont plongés au cœur d’une conspiration à échelle interstellaire qui risque d’aboutir, successivement, à : l’anéantissement de la planète, la prise de pouvoir d’un despote, l’occupation par une race extraterrestre. Et oui, il y a aussi une secte.
Comment elles se ressemblent trop nos histoires mec ! |
L’histoire de la secte était en fait ma préférée et je m’en suis rendu compte en les relisant l’an dernier. Tout ce qui a suivi autour du président et de la conspiration extraterrestre me prenait la tête même si je me refusais à l’admettre. Au final, je ne suis jamais parvenu à achever cette histoire, mais je pense que la plus sage décision serait de simplifier drastiquement la trame et de se concentrer sur l’histoire de la secte.
Kaboom est un peu le regard ironique que je jette sur ma jeunesse et mes idées d’histoire un peu con-con. Je me suis surpris à avoir de plus en plus l’impression qu’une page se tournait dans ma vie récemment. Les cours à la fac me semblent loin de ce que je veux, l’envie de me lancer dans le monde du travail se fait de plus en plus insistante, et étrangement, mon rapport avec les séries change.
C’est comme si, à mesure que toutes les séries que je suivais durant mon adolescence disparaissent, s’éloigne aussi le jeune que j’étais. L’an dernier, 24 et Lost se sont arrêtés. Je les suivais toutes deux avant d’entrer au lycée. Cette année, ç’a été l’hécatombe. Friday Night Lights, une série que j’avais commencée en première, a tiré sa révérence. Greek, que j’avais découvert entre mes deux années de BTS, s’en est allée. Et bientôt, La série qui restera symbolique de toute mon adolescence va toucher à sa fin : Smallville.
Ose encore en parler et je t'explose la gueule ! |
Je n’avais pas encore treize ans lorsque j’ai regardé la série pour la première fois en français sur M6. Au début, je crachais dessus comme pas permis. Mais l’acteur était bien trop à mon goût. Et puis je n’avais rien à faire de mon samedi soir à l’époque. Quelque part, au cours du trajet, je me suis senti comme lié à cette série et ses personnages. Ils grandissaient et évoluaient, comme moi. On se moque souvent de moi pour ma dévotion à cette série idiote, mal écrite et mal interprétée. Mais c’est quelque chose de profondément personnel. Je ne crois pas que je pourrais vraiment partager cela avec quelqu’un. C’est ma vie au travers des années que je vois à travers cette série. Quand j’écris dessus, c’est non seulement pour la critiquer, mais pour me rappeler longtemps des émotions qu’elle m'a procuré. Quand Smallville sera terminée, je pense que je tournerai une page de ma vie. Je ne suis pas en train de dire que c’est la série que me fera changer. Je fais l’amusant constat qu’en même temps que la série s’achèvera, moi-même je quitterais sans doute un peu plus le monde de l’adolescence.
J’espère que ça ne me fera pas devenir un vieux con qui regarde les infos et ne sort jamais s’amuser. Je suis encore jeune merde !