mercredi 13 janvier 2016

Mon Maître d'École, d'Émilie Thérond


Je ne vais pas essayer de vous faire une critique objective de ce long métrage sorti aujourd'hui en salle.
Je connais ce projet depuis quatre ans déjà et j'ai aidé à encoder et synchroniser des rushes à l'époque où Emilie ne savait vraiment pas ce que ce film allait donner.

Je peux déjà témoigner de la passion et de l'investissement qu'elle mettait dans ce projet et vous assurer que cela transpire dans toutes les séquences du documentaire.

J'ai eu la chance de découvrir ce petit bijou en avant-première dans une salle bienveillante remplie des proches d'Emilie.
En toute subjectivité, ce film est une merveille. Il vous prend tendrement par la main et vous emmène au paradis.

Je suis très content d'être un adulte indépendant financièrement et je ne regrette pas du tout l'époque des cours et ces interminables journées peuplées de calculs, de géographie et de physique/chimie.

Mais devant ce film et pour la première fois dans ma vie d'adulte, j'ai été nostalgique de l'enfance, nostalgique de la cour de récréation, des copains, de ces disputes qui ont l'air d'être la fin du monde, de ces excursions avec la classe qui vous donnent un sentiment exceptionnel de liberté…

Vous vous dites peut-être : "j'ai l'impression d'avoir déjà vu le film". C'est normal. Nous sommes tous allés à l'école et nous savons à quoi cela ressemble. De plus, vous avez sans doute déjà vu un très beau documentaire qui filmait l'école rurale avec beaucoup de poésie.

Mais croyez-moi, Mon Maître d'Ecole a ces petites singularités qui le rendent unique. 
La première, la plus évidente, c'est M. Burel. Un homme drôle, attachant, à qui la salle a rendu hommage lors de son apparition surprise en fin de projection.
Emilie était déjà présente devant les spectateurs et a invité son ancien maître à la rejoindre. Et alors, comme un souvenir oublié, une règle à laquelle on ne pensait plus depuis longtemps, nous nous sommes tous levés pour l'applaudir. Car c'est un Maître d'Ecole. Et on se lève quand un Maître entre dans la salle.

L'autre singularité qui m'a marqué, c'est le contraste entre Emilie et les enfants qu'elle filme. C'est de voir l'influence que cet homme a eu sur elle, en semant les graines de citoyenneté, de tolérance et de bienveillance qu'il transmet ici à l'écran. La présence d'Emilie dans le film permet de mesurer l'importance du travail de M. Burel, et laisse imaginer les hommes et les femmes que deviendront les petits bouts de chou que l'on suit pendant 1h20.

Vous ne regretterez pas les larmes que le film vous fera verser. Courrez-y.