jeudi 27 janvier 2011

Twin Peaks : Fire walk with shit





Cet article ne concerne que la série de 29 épisodes et non le long métrage que je me garde au chaud.


Twin Peaks, c’est la légendaire série créée par David Lynch en 1990 et qui a duré deux saisons. Au début, ça raconte l’histoire du meurtre de Laura Palmer, une petite trainée au visage d’ange dont on découvre un nouveau vice quasiment à chaque épisode. La série s’apparente au feuilleton classique avec une ribambelle de personnages absurdes (les policiers, la femme à la buche, Nadine la borgne) et classiques (Josie la femme fatale, les adolescents amoureux, les magouilleurs et leurs magouilles).
La première saison a l’avantage de n’être composée que de sept épisodes. En si peu de temps, l’intrigue se doit d’aller à cent à l’heure, d’enchainer les rebondissements et les révélations. Le rythme est assez soutenu et même si je me suis un peu moqué des effets cheap (une police verte pour le générique, vraiment ?), j’ai été rapidement emporté par l’histoire. J’avais toujours entendu parler de la manie de Lynch a poser des questions sans donner de réponse et je reconnaissais bien cette habitude dans le personnage de Margaret, la femme à la bûche. Dans les DVD, il y a une option qui permet de visionner une introduction de la femme à la bûche pour chaque épisode. Comme mon lecteur buggait une fois sur deux quand je choisissais cette option, j’en ai déduis qu’il était aussi allergique que moi aux élucubrations stupides de cette bonne femme dont le discours n’est quasi jamais pertinent.
La prestation de Ray Wise dans la première saison m’a également consterné. Son rôle du père endeuillé est particulièrement embarrassant tant son épanchement au chagrin sonne faux. Chacune de ses scènes est une véritable torture et il faut attendre la saison 2 pour que le personnage change d’orientation et deviennent réellement intéressant. (Attention Spoiler Alert :) Et qu’on ne vienne pas me dire que Bob fait semblant d’être triste. Parce que je vous renvoie direct le meurtre de Jacques Renault dans la gueule !
Il serait un peu vain d’énumérer toutes les intrigues de Twin Peaks et de vous dire ce que j’en ai pensé. Je préfère vous énumérer tous les trucs qui m’ont déplu et vous laisser imaginer que le reste m’a convaincu. Je n’ai pas trop apprécié que Catherine Martell, jouée par la gigantesque Piper Laurie, soit reléguée à un rôle si mineur en saison 2 alors qu’elle était devenue mon personnage préféré en saison 1. Il faut dire que j’ai un faible pour les garces manipulatrices aux répliques qui tuent :



Dans la scierie, une bombe est sur le point d'exploser. Shelly est attachée et bâillonnée. Heureusement, Catherine arrive.

Shelly : Hmmmh hmmhmm !!!!! Va va evblover ! 
Catherine : Je ne comprends rien, idiote, vous avez un truc dans la bouche ! (Elle lui enlève le truc.) Qui êtes-vous ? Savez-vous qui m'a fait venir ?

La scierie se met à flamber de toute part.

Shelly : J'en sais rien. Je vous en supplie, faites-moi sortir d'ici !
Catherine (tranquille) : Taisez-vous ! Je réfléchis.



Et c’est encore plus jouissif quand on sait qu’elle réfléchit à son déguisement de japonais qui va l’aider à se venger de ce traître de Ben Horne.
Sinon, je n’ai pas beaucoup aimé la love story d’Audrey avec le méchant de Titanic. En saison 2, Audrey devient beaucoup trop gentille et rangée. Sa fin dans une explosion à une banque m’a fait hurler de rire.
Aussi, j’aurais pu me passer de l’intrigue de James avec la veuve noire. Je vous l’accorde, elle m’aura permis d’admirer son torse nu après des semaines d’attente, mais alors prendre trois épisodes pour nous raconter la vie de James en dehors de Twin Peaks, tout ça pour qu’il se casse quand même, c’était vraiment pas la peine. En plus de ça, l'intrigue ressemblait méchament à un scénario de film porno.

Oh monsieur le mécano, prenez-moi avec vos grosses mains pleines de camboui !

J’aurais bien aimé que la force surnaturelle de Nadine et sa régression à une gamine de 17 ans surexcitée ait un petit impact sur l’intrigue principale. J’espérais une confrontation de la mort contre Bob façon vampire slayer. Mais rien. On passe la saison à suivre Nadine la lycéenne qui essaye de devenir cheerleader pour finalement effacer tout ça d'un coup de baguette magique dans le final.
Enfin, s’il y a bien un personnage dont je me serais passé, c’est Windom Earle. Voilà un personnage qui prend une énorme part de l’intrigue des derniers épisodes alors que le vrai méchant de la série (Bob) ne refait pratiquement pas surface. Son plan machiavélique compliqué à grands coups d’échecs, de cartes et de rires hystériques m’a pris la tête, d’autant qu’il ridiculise un des bons méchants de la série (Leo Johnson) en le torturant à coups de buzzer.
Cette énumération a l’air amère, mais fondamentalement, tous les épisodes qui concernent l’intrigue Laura Palmer sont géniaux. Lynch lui-même regrette d’avoir conclu le mystère trop vite. Il est évident que, s’il avait su qu’il ne lui restait que 12 épisodes, il aurait fait durer le mystère un peu plus longtemps. D’ailleurs, si le spectateur n’est pas méprisé dans la révélation du tueur de Laura Palmer (dans une séquence à la fois choquante et inattendue), la résolution sent le bâclage . Cooper découvre la vérité en obtenant la fin de son rêve du 3ème épisode où Laura Palmer vient tout bonnement lui murmurer le nom du tueur à l’oreille. Comme c’est pratique les rêves qui disent tout.
Je n’avais aucun problème avec l’univers onirique de Lynch. Je comprends parfaitement que tout cela ne veut pas dire grand-chose et que le bonhomme surfe surtout sur des idées qui lui tombent dessus sans prévenir. Un peu comme la façon dont Bob a été casté. En vérité, l’acteur qui joue Bob était un technicien qui se trouvait dans un reflet de miroir quand la mère de Laura Palmer hurle sans raison dans le pilote.


Quand Lynch a vu les rushes, il a trouvé ça génial, a demandé au technicien s’il savait jouer et hop, Bob était casté. Donc peu m’importait qu’un nain vienne danser sur le lit de mort de Josie, qu’un géant révèle à Cooper que les hiboux ne sont pas ce qu’ils prétendent, tant que ces rêves ne donnaient que des pistes à suivre, des indices quant à l’élucidation du grand mystère. Un rêve qui sert la réponse sur un plateau me pose davantage problème.
Au final, je recommande donc les deux premiers coffrets de Twin Peaks et j’ai hate de découvrir le film qui revient sur les sept derniers jours de Laura Palmer. Je ne sais pas si je me referai une intégrale un jour. Je garderai un souvenir étrange de Twin Peaks. C’était une série à la fois envoutante, vieillotte, osée, à l’écriture bancale et aux personnages aussi attachants que clichés. Un peu comme cette séquence.





jeudi 20 janvier 2011

Premières impressions de 2011

Harry’s Law - Pilote – 6/20

Oh mais que c’était désagréable ce truc ! Je ne suis pas un grand connaisseur de David E. Kelley. Je dois maîtriser la moitié, voir le tier de ce qu’il a produit à la télé. Plus précisément, je connais tous Ally Mcbeal, les deux premières saisons de Boston Public et la première de The Practice.
Le gros souci de ce pilote n’est pas ses acteurs. J’aime beaucoup Kathy Bates et n’ai aucun apriori négatif sur les autres. Non, son gros souci, pour commencer, c’est sa réalisation. Entre les effets moches, la musique qui souligne à grand renfort de guimauve la mièvrerie d’intrigues aux morales éculées et absurdes et sa volonté de filmer comme il y a quinze ans, on est servis. Je pourrais encore passer outre si l’écriture ne me faisait pas crisser des dents. Puisqu’on a comparé The Good Wife aux « incroyables plaidoiries écrites par DEK », il est temps que la bonne femme lui rende la monnaie de sa pièce. Après une saison et demi passée aux côtés de Julianna Margulies, j’ai désormais du mal à voir des juges rire ou se laisser surpasser par des avocats bavards, incompétents et somme toute peu pertinents. Je crois que le discours sur la légalisation de la drogue était le moment le plus con de l’épisode. Si Kelley s’obstine à glorifier l’avocat et sa fonction au détriment de toute crédibilité, je ne tarderai pas à passer mon chemin.

Desperate Housewives - 7.13 - 3/20

Horrible ! La série était déjà retombée bien bas depuis la reprise, mais là c’est vraiment pire que tout. Pas une seule intrigue à sauver. Pas une réplique qui relève le niveau. Tout puait le réchauffé, le prévisible et dégoulinait de bons sentiments. L’intrigue de Susan avec Gregory Itzin ? C’était le remplissage le plus chiant et insupportable de l’année. L’intrigue de Gaby ? Ça aurait pu être intéressant s’ils n’avaient pas transformé ça en caricature pour mieux conclure sur du cliché absolu saupoudré à la sauce réac : qui n’a pas deviné le vole de la voiture à la seconde où on les voit dans les bas quartiers ? L’intrigue de Bree aussi était bien gonflante. Non seulement parce que ça se voit tout de suite que l’ex a un enfant à présenter, mais aussi parce que Bree vient de condamner sa relation avec Keith de manière absurde. Enfin Lynette, c’était tout aussi nul, mais ç’avait le mérite de ne pas s’éterniser. En général, Paul sauve l’épisode mais depuis la semaine dernière, où j’ai immédiatement reconnu Zack le Fleuriste, j’ai l’impression que cette histoire s’essouffle de plus en plus et qu’on joue la montre en installant de faux-suspenses (oh va-t-il la tuer dans la forêt ? Ah non, ils ne partent plus).

The Good Wife - 2.11 – 17/20



J’avais été un peu déçu par le retour de la série la semaine dernière, en grande partie parce qu’il s’agissait d’un stand alone. Celui-ci rattrape le coup avec une avancée significative dans la plupart des intrigues. La rivalité entre Blake et Kalinda est enfin traitée de manière crédible et pas disproportionnée. Diane et Will complotent de nouveau ensemble et plus l’un contre l’autre. On fait des petits sous-entendus pas désagréables à l’histoire d’amour entre Alicia et Will. L’affaire de la semaine était habilement traitée et soulevait des dilemmes de conscience, comme souvent. J’étais assez heureux qu’ils perdent ce procès puisque leur stratégie ne se basait pas sur des faits mais sur de la manipulation. Eli était vraiment de retour dans cet épisode avec ma réplique favorite : « Nazis need to be defended too ».

Life Unexpected - 2.12 & 2.13 – 9/20



Alors que jusqu’à présent, j’aimais bien le côté soap et le fait qu’ils se jugeaient tous les uns les autres au point de se gâcher la vie, ils ont fini par me souler avec leurs œillères qui les empêchent de vivre. D’accord, la réaction des parents quand ils apprennent la relation de Lux et Eric est un peu normale. Sur le moment. Mais une fois qu’ils se sont calmés, leur meilleure solution est d’éloigner l’homme qu’elle aime parce que c’est Mal de sortir avec quelqu’un de plus âgé. Et tout le monde s’accorde à dire que c’est Mal. Lux en veut cinq minutes à ses parents puis passe à autre chose. J’aurais pu être plus concilient avec l’intrigue d’Emma si Baze ne s’était pas braqué dès le départ. J’ai aimé la conclusion : même s’il l’aime, il n’arrive pas à s’ôter l’image de son père en train de la toucher, et ça restera entre eux deux pour toujours. Mais tout le chemin pour en arriver là m’a fait lever les yeux au ciel. Quand on veut s’installer avec une personne et vieillir à ses côtés, on ne décide pas de tout détruire juste parce qu’elle sortait avec votre père avant. Si ? Je suis vraiment trop ouvert d’esprit ? Je veux dire, on essaye au moins un peu. Quant au flash-forward, j’ai été un peu outré par tous ces changements qui, pour certains, font très cheveux sur la soupe. On sent bien que c’est le point jusqu’où la série aurait aimé aller (même si elle ne sait pas compter : la fin de l’année scolaire 2012, c’est dans moins d’un an et demi). Après, j’ai quand même eu le sourire aux lèvres de les voir tous heureux et enfin à leur place. Les retournements inattendus collent bien au titre de Life Unexpected. C’est une série qui m’aura fait beaucoup me moquer d’elle, qui n’aura pas su être une bonne chose, qui disparaitra vite en fumée dans ma mémoire, un peu comme une bonne cigarette savourée avec une pointe de culpabilité, sachant pertinemment que je ne dirai peut-être pas non à la suivante.