lundi 16 mai 2011

Smallville : Finale

Dès que je t'ai vu, j'ai su que je te regarderai !

Il m’aura fallu deux visionnages pour comprendre exactement ce que j’avais pensé de l’ultime épisode de Smallville. Un peu comme celui de Lost l’an dernier, le premier visionnage m’a apporté plaisir et satisfaction. Les series finale me font souvent cet effet : je perds tout jugement et je passe mon temps à dire au revoir aux personnages avec lesquels j’ai aimé passer du temps. Un deuxième visionnage permet de se débarrasser de cette impression nostalgique/émue/débile. Il ne reste que le point de vue critique. Et là, ça fait mal !

Les sentiments gnan-gnan ou la demi-heure de l’horreur.

Dans la parfaite cohérence de cette saison ultra maîtrisée (voir article précédent), ce finale est ultra lent et ultra chiant. Les trente premières minutes sont une suite de scènes plus misérables les unes que les autres.
Je n’ai absolument rien contre l’amour, les mariages et les doutes avant les noces. Le mariage de Lana et Lex est un de mes moments préférés dans la série. Seulement, il faut savoir gérer ses personnages. Il faut leur donner de la matière pour les étoffer et les faire parvenir à une conclusion satisfaisante. Malheureusement, on ne peut pas dire que Lois ou Clark soient de bons personnages. C'est d’ailleurs dommage pour la première qui s’est progressivement dégradée durant ces deux dernières saisons là où elle était très convaincante en saison 8.

Ainsi, toute la partie qui concerne les doutes des deux fiancés est à vomir. Je pense notamment à ces putains de vœux de mariages qui sont tout de même répétés trois fois pour Clark et deux fois pour Lois. C’est à n’y rien comprendre. Non seulement, ils sont étouffants de bons sentiments mais leur répétition s’apparente à des coups de marteaux sur un clou à enfoncer : oui on aime les bons sentiments, oui on va répéter ces vœux encore et encore. Quitte à les exposer lors de la cérémonie (dans une séquence kitschisime au montage en fondu enchainé), autant ne pas les dévoiler auparavant. J’aurais été intrigué de savoir ce que Lois et Clark lisaient tandis que leur yeux s’émerveillaient devant tant d’amour. Et j’aurais été satisfait de les entendre dans cette séquence. Mais là, trop c’est trop.

Et re-remontée gastrique !
En se focalisant sur les doutes de Clark quant à son passé et les doutes de Lois quant à son avenir, les scénaristes sacrifient une bonne part de leur tension qu’ils tentent en vain de faire monter avec la grosse boule Apokolips qui se dirige un peu plus vers la Terre. Ce n’est pas sans rappeler la pluie de météorites en saison 4. Mais à l’époque, le compte à rebours et les réactions des personnages une fois l’information diffusée rendaient la menace oppressante.

Ici, même après qu’Apokolips fasse coucou en cachant le soleil, les personnages continuent de s’enlacer pendant des plombes et des plombes, alors même que la lumière et les murs tremblent dans tous les sens. C’est réellement bluffant de voir une ambiance d’apocalypse aussi correctement rendue au niveau réal et aussi pauvre au niveau scénar. La première partie s’achève sur un Clark qui remercie ses parents et se met en quête de Tess.
Et heureusement qu’elle est là, Tess. Elle porte la première partie à bout de bras, s’octroyant toute les scènes pas trop nulles et se défendant comme une badass alors qu’on veut lui arracher le cœur. Mieux, elle tire sur Lionel sans autre forme de procès et le laisse pour mort, décidant que, même dans le camp des gentils, faut pas trop la faire chier.  Tess est le meilleur personnage de cette saison, et le seul à être véritablement développé.

Viens jouer dans The Good Wife
Si ses motivations étaient confuses en saison 9, sa tentative de rédemption cette année était assez bien gérée et son personnage extrêmement touchant. J’ai été assez horrifié par sa mort brutale bien que prévisible. Tess ne partage aucune scène avec un autre régulier et on ne voit jamais comment chacun réagit à sa mort. C’est un peu triste de la sortir ainsi après une année passée à l’intégrer à l’équipe. L’histoire racontée en flash-back oblige à une ellipse de sept ans assez abrupte et finalement peu utile. Smallville était censée raconter la genèse de superman. Il aurait été plus cohérent de conclure sur le jour où Clark met ses collants, plutôt que des années plus tard.

Cette conclusion n’est pas sans rappeler toutes celles apporter aux différents arcs de la série.

Les Conclusions à l’Arrache pour les Nuls

Non content de nous ensevelir sous une avalanche de guimauve, la série se précipite par la suite à conclure ses intrigues par des dizaines de deus ex machina. J’imagine Kelly & Brian à l’écriture :

Brian : Mmmmh comment exorciser Oliver… peut-être que Clark pourrait l’emmener dans la forteresse pour le soigner ?

Kelly : Non cette histoire me soule. Concluons ça par un discours sur la valeur du bien et Oliver qui pleurera des larmes noires.

Brian : Il s’exorcise tout seul alors ?



Kelly : Eh ouais ! Du jamais vu ! C’est fort non ?

Brian : Au pire, c’est que la première partie. La moitié des spectateurs ne sera pas encore là.

Kelly : Exactement.

Brian : Mmmh Darkseid comment on s’en débarrasse ? C’est un costaud celui-là. Peut-être que Clark pourrait l’emprisonner sur Apokolips et repousser la planète ensuite.

Kelly : Ça m’a l’air un peu compliqué ton truc. Et si il volait à travers un humain possédé par Darkseid et que ça le détruisait ?

Brian : Un humain quelconque ?

Kelly : Non, plutôt Lionel. Glover sera content de jouer ça. On modifiera sa voix, ça rendra bien.

Brian : Mmmh qu’est-ce qu’on fait des trois sous-fifres de Darkseid ?

Kelly : On les tue !

Brian : Ok mais comment ?

Kelly : Mmmh avec des flèches ?



Brian : Genre des flèches d’Orion ? On dit qu’on en a trouvé ?

Kelly : Rho pas la peine de se faire chier avec ça. On s’en fout des trois sous-fifres. On les a pas développés pendant toute la saison, c’est pas pour s’en soucier dans le final. Trois flèches dans leur gueule et puis basta !

Brian : Ok ok.

Kelly : Bon Lex maintenant. Rosenbaum a enfin signé, donc il faut le ramener. Mais on a plus cette histoire d’Alexander sous le coude maintenant. Pouvait pas prévenir avant ce con ?

Brian : Il veut même plus se raser les cheveux.

Kelly : Nous aura fait chier jusqu’au bout celui-là.

Brian : Bref, on ressort un énième clone ?

Kelly : Bof le clone, on a fait ça toute l’année. Non, un truc cool, ça serait des morceaux différents de plusieurs clones pour créer le Lex parfait. Genre le Lex à la Frankenstein !

Brian : Ça a l’air cool. Par contre, comment on fait pour s’accorder avec les comics ? On a vraiment été trop bêtes de lui faire découvrir le secret de Clark en saison 7.

Kelly : C’était la grève, on buvait des mojitos tous les soirs. Inutile d’épiloguer. Je propose l’amnésie facile : il se cogne la tête et oublie tout.



Brian : C’est trop fort là. Ils vont nous en vouloir. Non, il faudrait un vieux truc de la série. On n’avait pas fait des expériences sur la mémoire pendant un moment ?

Kelly : Ah mais si en saison… euh… saison 3 ! Oui oui, je me souviens. Les expériences à Summerholt pour faire comprendre à Lex que c’était sa mère qui avait tué son frère Julian.

Brian : Quand je pense qu’on l’a ramené en clone Julian…

Kelly : Encore la grève Brian ! C’est comme le sexe bourré : ça compte pas.

Brian : Donc ouais, un truc de Summerholt pour lui effacer la mémoire et le tour est joué.

Kelly : Pafait ! Qui lui efface la mémoire ?

Brian : Pourquoi pas Tess ? En plus il faut qu’on s’en débarrasse d’elle ou DC Comics va râler.

Kelly : Oui bah Lex lui plantera un coup de couteau et puis elle lui fera perdre la mémoire.

Brian : Mais pourquoi il la tuerait ?

Kelly : Pour plein de raisons : elle a coupé tous ses fonds quand il était mal en point en saison 8, elle peut réclamer des parts de Luthorcorp et l’empêcher de reprendre en main son empire, elle sait que c’est un clone en mille morceaux…

Brian : Ça fait beaucoup de mobiles à caser en une seule scène. Tu veux pas plutôt qu’on dise qu’il pense la sauver en l’empêchant de devenir comme lui ?

Kelly : Oh oui, si tu veux, ça m’est égale.

Brian : Il nous reste le plus important, comment Clark devient Superman ?

Kelly : Alors ça, j’y ai longuement réfléchi. Et je crois que c’est important de rendre hommage à nous-mêmes et à notre série en remontrant des tas d’images cool pour montrer que les tests de Clark étaient légion. Comme ça, il comprendra que c’est Smallville qui l’a fait devenir Superman et qu’il devra toujours se souvenir de ça.

Brian : Le costume, il s’en empare dans la forteresse ?

Kelly : Ce serait mieux qu’une puissance mystique et fantomatique le lui offre, comme un cadeau d’envol.

Brian : Genre le gentil Lionel ? Celui que Jor-El habitait quand Terrence Stamp n’avait pas le temps de venir ?

Kelly : Ouh là ! Ça va être confus pour les gens si tu ramènes deux Lionel. Non non, je pensais plutôt à Jonathan le fantôme. On pourrait laisser entendre qu’il a toujours veillé sur Clark mais qu’on le voyait pas. Un peu comme en début de saison.

Brian : Ça fait pas trop Les Anges du Bonheur ?

Kelly : Je vois vraiment pas le mal ! Elle déchire tout cette série. J’adore Monica.

Brian : D’accord. Donc c’est Jonathan le Fantôme qui lui donne le costume ?

Kelly : Voilà. Et puis Apokolips, eh bah Clark la repousse comme dans le film là. Il la repousse au moment critique et puis c’est bon, tout le monde est content et plus personne n’a d’Omega sur le front.

Brian : Mais c’est quoi l’objectif de Darkseid ? Je suis un peu perdu. Pourquoi il envoie une grosse planète sur la Terre si il a marqué des milliards de personnes. Il veut quoi au juste ?

Kelly : …



Brian : Me regarde pas comme ça, tu me fais peur !

Kelly : Il veut le Mal ! Il est méchant ! Il veut juste que tout le monde souffre et pleure, et brûle dans des fours crématoires. Il est vilain !

Brian : Ok ok… Clark repousse donc la planète comme ça et puis c’est bon ?

Kelly : Oui. Et ça le fait grave. Bon on a encore d’autres trucs là ? Ça fait au moins dix minutes qu’on est dessus, j’ai besoin d’une pause moi.

Brian : Attends laisse-moi lire ma liste des choses à boucler avant le bouclage. Tess pas dans comics, c’est bon. Lex connait pas clark, c’est fait. Ah ! Luthorcorp : ça s’appelle pas comme ça dans les comics.

Kelly : Ah bon ? Ça s’appelle comment ?

Brian : Lexcorp.

Kelly : Rho là là, le détail à la con !

Brian : Comment on fait ? Putain, c’est chaud d’intégrer ça dans une scène.

Kelly : Oh la vache, j’ai une super idée.

Brian : Vas-y !

Kelly : Alors tu vois, Lex a perdu la mémoire, il regarde l’enfer s’abattre sur Métropolis depuis son bureau, quand tout à coup, les lettres U-T-H-O-R tombent et laissent apparaître le X qui les tenait. Quand il verra l’enseigne, il croira que ça s’appelle Lexcorp et puis voilà.

Brian : Mais s’il se souvient de rien, le temps qu’il réapprenne à parler et à faire caca, il aura plein de conseillers qui lui diront que ça s’appelle Luthorcorp, non ?

Kelly : Bon, tu veux qu’on y passe la soirée ou tu préfères mon idée trop cool et visuellement intelligente ?

Brian : Ouais non t’as raison.

Kelly : Evidemment. Rien d’autre ?

Brian : Le frère de Jimmy qu’on a montré en saison 8. C’est vraiment lui le Jimmy de superman alors ?

Kelly : Bah oui désolée. Moi aussi, j’aurais préféré qu’on garde Ashmore.

Brian : Il peut pas revenir jouer son frère ? On coupe la poire en deux : c’est son petit frère, mais c’est quand même Ashmore.

Kelly : Rah vas-y ok. Toute façon qu’est-ce qu’ils vont faire ? Nous annuler ?

Finie la série

Au vu de la nostalgie étalée tout au long de ce final, j’ai eu envie, moi aussi, de revenir sur mes moments préférés à moi :

Top 4 des meilleures saisons (parce que y en a même pas 5 qui valent le coup)

1. Saison 8 (Doomsday, Chloé en Brainiac, Lana radioactive de kryptonite, et des personnages maîtrisés)
2.  Saison 6 (les scénaristes s’amusent avec leurs personnages, les font grandir, changer et nous surprendre).
3. Saison 3 (Ian Somerhalder en vilain, des histoires sombres, une ambiance de polar bien cool)
4. Saison 4 (des sorcières, Jensen Ackless, des torses toutes les semaines et Dr Quinn ; c’est con mais c’est bon)

10 épisodes cool (par ordre chronologique et non qualitatif)

2.17 - Rosetta


C’est la première apparition de Christopher Reeve dans la série. C’est la première fois qu’on mentionne Krypton et Kal-El. C’est loin d’être un épisode parfait : Lana et Chloé font un peu chier et balancent du lourd (« Lana regarde, je t’ai mis dans sister dans mon arbre généalogique, dommage que Facebook n’existe pas encore »). Mais c’est lé début de la vraie mythologie superman et c’est quand même sympa.

3.08 Shattered


Lex devient paranoïaque et tout est fait pour qu’on se demande s’il n’est pas fou nous même. A l’époque où le personnage était attachant, on avait envie de tuer Clark et son foutu secret qui rendent Lex encore plus taré. L’ambiance film noir est géniale et Smallville prend un peu d’épaisseur (en bonus, Lana est écrasée par des sabots de cheval et à une jambe retournée).

4.06 Transference

Oui c'est pas le bon épisode et alors ?
Lionel et Clark échangent de corps. C’est du vu et revu dans une série SF. Mais Tom Welling imite très bien Glover (et il s’agit réellement d’imitation, puisque le vieux jouait toujours la scène pour que Welling soit inspiré), et il joue avec ses muscles avant de regarder sous le caleçon et sourire avec satisfaction. C’est risible au possible et très distrayant.

4.22 Commencement


Une pluie de météorite. Une avancée dans la mythologie superman. Tous les personnages aux prises avec des cliffhangers vraiment prenant. Ça dure cinquante minutes et c’est vraiment bien foutu. Le season premiere qui lui fait suite est d’une nullité tragique et fait de l’ombre à un épisode qui méritait mieux.

6.11 Justice


Les premiers pas de la Justice League. On a des dialogues homo-érotiques absolument improbables entre Aquaman et Cyborg. Les costumes sont à se tordre de rire, de même que les effets spéciaux et les blagues « décalées » que se lancent les héros en pleine mission. C’est cheap, c’est con, c’est Smallville au meilleur et au pire de sa forme.

6.16 Promise


Le mariage de Lex et Lana. Trois points de vue pour une même journée. Un épisode qui passe très vite sans méchant de la semaine, sans artifice. Juste des personnages aux prises avec leurs doutes, leurs craintes et leurs désirs. On croirait presque que Smallville pourrait simplement reposer sur ses réguliers.

6.20 Noir


L’épisode what the fuck par excellence. Tout le monde se retrouve pendant 20 min dans un univers parallèle dans les années 40 sans aucune justification. On se fait un court métrage hommage aux films noirs. On s’appelle Smallville et on fait ce qu’on veut !

7.16 Descent


C’est pas parfait, mais c’est l’épisode où Lex devient vraiment méchant. Ça se passe en une nuit. Il n’y a pas de Lana, trop occupée à jouer dans Street Fighter the Legend of Chung-Li. Il y a un duo Lois-Jimmy qui fonctionne très bien, un Lex hanté par le gentil gamin qu’il était, et la sensation bien rendu de vivre un moment capital dans l’histoire de la série.

8.07 Identity


A l’époque où les scénaristes se croyaient annulés d’ici la fin de la saison, ils posent les bases de Superman avec beaucoup de punch. On a un héros avec une cape numérique, un méchant de la semaine assez touchant et un Jimmy enfin intelligent. En bonus, on a Dark Chloé qui tue un mec dans son lit d’hôpital sans le moindre remord. Ça n’aura jamais de conséquence, mais putain, ça faisait peur comme fin d’épisode.

8.18 Eternal


C’est à mon sens, le dernier bon épisode de Smallville. Iris de Perdusa elle-même l’a aimé ! Tout ce qui suivit par la suite était moins bon. L’intrigue Doomsday atteint dans cet épisode son apogée. La relation entre Davis et Chloé est alors encore touchante et cohérente. Leurs sacrifices est à vous donner des larmes aux yeux et la fin est glaçante. Rha, comme ç’aurait été bien que Chloé meurt dans cette saison.

Si ce final n’est donc pas incroyable. Il m’aura fait passer quelques bons moments (vas-y mon coco, vole, vole !). Il conclut dix ans de bêtises télévisuelles en restant fidèle à son esprit débile. La fée de la facilité scénaristique s’en est donnée à cœur joie et celle des idées qui rendent très mal aussi. Je recommande chaudement les voix trafiquées de Chloe et Lionel ci-dessous. Et dépêchez-vous, les vidéos ne resteront pas sur ToiTube très longtemps à mon avis.






samedi 7 mai 2011

Smallville : Bilan pré Series Finale d’un gros bordel

Plus que quelques jours avant le Serie Finale de la mythique série Smallville qui existe depuis 10 ans dont deux de trop.  Alors que cette saison est sur le point de s’achever, on peut tirer plusieurs conclusions dont une qui m’est très pénible : j’avais tort.

Les mille-et-une intrigues

Si Kelly et Brian sont de bons scénaristes, ils ne sont pas de bons showrunners. J’ai voulu me voiler la face pendant longtemps, mais les faits sont là : les deux dernières saisons dont ils assurent le cheminement sont peut-être les moins intéressantes de la série.  Elles sont lentes, cheap, mal écrites et mal jouées !

Euh... C'est de nous qu'il parle ? 

Maintenant, je vais essayer de détailler un peu ce que je pense de ce gros foutoir qu’est la saison 10.
Tout d’abord, je tiens à dire que la grande majorité des intrigues proposées cette année sont de bonnes idées. Sur le papier, je suis sûr qu’elles rendent très bien. Un clone de Lex dont Tess va s’occuper ? Génial ! Chloé qui met le casque de Dr. Fate et disparait après avoir compromis sa santé mentale ? Ouah le suspense ! L’arrivée de Darkseid qui va jouer sur les faiblesses et le côté obscur de chacun ?

Mais c’est une année de malade !
Pas du tout.

Si la plupart des idées sont donc très bonnes, leur rendu dans la série est un beau gâchis.
 L’histoire d’Alexander Luthor par exemple : j’aime beaucoup tous les épisodes centrés sur ce personnage. Faire revenir les anciens acteurs ayant interprétés le jeune Lex au cours de la série était formidable. Ils ont tous fait du très bon boulot et l’absence de Rosenbaum n’atténuait pas la sensation de voir revenir Lex. Seul gros problème : l’éparpillement de cette intrigue. On découvre Alexander dans le season premiere. Puis il disparait durant trois épisodes, revient pour deux, redisparait pendant six, réapparait, redisparait et réparait. De quoi donner le tournis. Pire, il n’est que peu mentionné durant ces absences et cela ne perturbe aucun des personnages, surtout Tess.  On peut se demander si cette histoire n’a d’ailleurs pas été improvisée.
 D’abord un clone de Lex atteint de vieillissement accéléré qui se voit naître une mémoire héréditaire, puis qui oublie tout et devient superboy…  On a du mal à se dire que c’est l’intrigue que les scénaristes ont toujours voulu raconter. Quand bien même, Alexander aurait du être beaucoup plus présent, devenir un véritable personnage qui aurait réagi en fonction de ses souvenirs et des relations qu’il tissait avec les autres protagonistes. Au lieu de ça, on a eu un gamin isolé, râleur, brûleur de château et pour finir : Superboy. Un peu pétard mouillé non ?

Cette intrigue était liée à la plus mauvaise idée de l’année : la réalité parallèle, qui remplit deux épisodes tous deux aussi longs et chiants. Le gros problème de la réalité parallèle, c’est qu’à moins d’y envoyer l’ensemble du cast pour un épisode « sliders », on s’en fout un peu de ce qui s’y passe. Aussi sommes-nous consterné de devoir nous intéresser à une Lois 2.0 et un papa Kent 2.0 quand les originaux sont déjà bien assez gonflants. De cette intrigue parallèle nous revient Lionel Luthor 2.0.
Alors là, une fois encore, j’imagine bien l’excitation que peut susciter le retour du grand méchant de la série en mode saison 3, mais sincèrement, à part sa simple présence, qu’est-ce que Lionel Luthor 2.0 a apporté à cette saison ? Oui c’est rigolo d’avoir des scènes entre Tess et lui. Oui John Glover a une présence indéniable et joue mieux que les réguliers. Mais enfin, au-delà de ça, on aurait pu se passer de lui. Ce n’est pas parce qu’il s’agit de la dernière saison qu’il faut s’évertuer à ramener les anciens personnages sans leur donner quelque chose de vraiment intéressant à faire. A ce titre, le retour de Martha était parfaitement géré. Réintroduite l’an dernier dans un rôle un peu bancal, elle campe cette année une sénatrice hilarante qui crie comme une folle à ses discours. Son jeu est épouvantable, mais le personnage correctement utilisé. Ce qui est loin d’être le cas d’une petite blonde.

Montre-moi une intrigue digne de ce nom ! 

Pour commencer, il me semble évident que Chloé aurait du mourir à la fin de la saison 8, tuée par Doomsday. Son rôle avait atteint son apogée et sa mort aurait été cohérente avec tout le discours tenu sur le personnage durant cette saison (la meilleure de la série) : à savoir que sa dévotion indéfectible pour Clark l’entraîne sur une pente dangereuse. Après cela, la série s’est retrouvée comme encombrée du personnage. Les scénaristes se sont forcés à la garder durant 22 épisodes de la saison 9, persuadés que les fans réclamaient sa présence et qu’elle maintenait un équilibre dans le show. En vérité, Chloé n’a rien apporté en saison 9. Sa romance avec Oliver, si elle semble drôle à jouer pour les acteurs et peut fonctionner à certains moments, arrive comme un cheveu sur la soupe. Leur amour indestructible et tragique semble sorti de nulle part. Quant à la Chloé de la saison 10, j’attends encore de savoir de quelle « intrigue vraiment trop géniale pour Chloé » parlaient Kelly et Brian dans leurs interviews. Car si sa pose du casque du Dr. Fate et sa disparition soudaine pouvaient être de bonnes bases pour un développement à la mi-saison, il n’en est rien dans les faits. Chloé disparait comme elle revient : sans de vraies explications et sans impact sur le personnage. Contrairement à Lana en saison 8, elle n’a pas changé durant son absence et son intrigue n’apporte aucune conclusion au personnage. En quelques scènes, elle débite de plates justifications, affirmant qu’elle ne peut plus être la WatchTower, et qu’elle a rencontré Batman, et qu’elle va vivre à Star City.  Là encore, les scénaristes n’avaient pas l’air de savoir quoi faire d’elle et se sont accommodés de son emploi du temps quand ils auraient dû la tuer dès le season premiere. Voilà un événement tragique qui aurait pu motiver la pose du symbole oméga sur Oliver.


Encore un coup des Omega Chi ! (snif)
Oliver Queen... Sacré parcours cette année. Un peu n’importe quoi même. Dès l’épisode 3, il décide de révéler son identité au grand jour.  Les conséquences de ce coming out sont infimes. Il fait quelques interview, se balade avec des lunettes de soleil dans la rue, jusqu’à ce que ce rebondissement soit occulté, par faute d’inspiration pour le traiter. De même que ce symbole de corruption qui apparaît mille ans avant d’en voir les conséquences. Durant l’épisode 14, Oliver s’énerve un petit peu et se fait donc tatouer sous la peau le symbole oméga. Il faut attendre le 19ème épisode pour que cela commence à avoir un impact et que le coco se mette à la recherche de l’arc d’Orion, sorte de Deus Ex Machina semblable à la faux de Buffy. Cela dit, là où la série m’a fait plaisir dans le dernier épisode diffusé, c’est en nous faisant croire que cet arc va sauver la situation dans le final, pour mieux l’atomiser trente secondes après sa découverte. Ça faisait plaisir d’être vraiment surpris par la série. Oliver devient alors le pantin de Granny Goodness.


Dolores Herbig fait trop trop peur !
Il était temps que la vieille refasse son apparition. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le big bad boss de la saison ne s’est pas souvent montré, au contraire. Là où cette intrigue aurait du monter en puissance durant toute la saison, créant le doute et l’appréhension au sein de l’équipe et issant Clark en statut de modèle montrant la voie, on n’a que trois pauvres sous-fifres pas très convaincant qui s’amusent avec les personnages sans jamais constituer de menaces réellement alarmantes (comme avaient pu l’être Brainiac, les fantômes ou Doomsday).
Quant à Darkseid lui-même, il s’est vu rembarrer dès le troisième épisode et ressemble plus à une menace planante qui serait préparée pour une prochaine saison qu’au véritable ennemi de cette année.

Son influence s’est d’ailleurs connectée à une autre intrigue de manière bien artificielle : celle du VRA. Là encore, il s’agissait d’une bonne idée, peut-être un peu mal rendue par la réalisation mollassonne de la série, mais qui aura eu le mérite d’occuper un groupe d’épisodes assez compacts. L’idée de la place des héros dans la société me semble tellement riche que je regrette qu’ils ne l’aient pas placée dans la saison 9, assez anorexique en terme d’intrigue fil rouge. Un gouvernement hostile face aux Kandoriens en colère aurait été un bon moyen de mettre les personnages au milieu d’un champ de bataille difficile à contrôler. Ici, il y a donc une vague influence de Darkseid sur les gens qui tabassent Oliver dans la rue ou sur Slade (le meilleur méchant de cette année), mais c’est plutôt mis là pour qu’on n’oublie pas totalement la menace un peu trop sous-jacente qu’est Darkseid.

En parlant de menace sous-jacente, j’ai beaucoup de mal à voir l’intérêt de la Suicide Squad durant toute la première moitié de la saison. Ils torturent Oliver, puis l’échangent contre Chloé qui leur échappe. Ils deviennent des partisans des héros et s’attaquent à leurs opposants et finissent à la solde de Chloé qui les tient avec un vieux chantage.  C’est, avec la réalité parallèle, l’intrigue qu’il aurait mieux valu mettre aux oubliettes. Après tout, la seule fois où on avait entendu parler de la Suicide Squad, c’était dans la bouche d’Amanda Waller en saison 9. Et il s’agissait à l’époque bien plus d’un clin d’œil aux comics de la part de Geoff Jones que d’une intention d’introduire un groupe de mercenaires.


And Now, the Series Finale of Smallville

On est en droit d’attendre beaucoup de choses de ce Season et Series Finale. Trop bien sûr. Il faut se préparer à l’inévitable : le final sera lent, rempli de dialogues interminables, sans enjeux et on ne verra même pas Clark en costume. Mais puisqu’on sait tous que ça se passera plus ou moins comme ça, on peut aussi se faire plaisir en imaginant ce qu’il pourrait y avoir :

- Un petit toutéliage : pour foutre les boules à Tess, on lui explique que la voix qui provenait de l’orbe en saison 8 et qui la manipulait pour faire sortir les kandoriens, c’était Darkseid qui comptait après arriver sur terre grâce au portail et au livre de Rao. Tout ça, c’est de sa faute à cette mauvaise graine.

Je vais pleurer !

 - Chloé nous fait une nouvelle prémonition et, pourquoi pas, retrouve son pouvoir de guérison qui lui permet de sauver un Clark entre la vie et la mort. Et comme son pouvoir de guérison avait une fâcheuse tendance à la mettre dans le coma, elle en meurt.

Et ne revient pas à la vie, compris ?
 - On laisse entendre, sans ramener les acteurs parce qu’on n’a pas le budget, que Kara est retournée dans le passé sauver Jimmy et l’a emmené avec elle dans le futur. De ce fait, le Jimmy de la série est le Jimmy de Superman et on emmerde les vilains connards de DC comics.

Jimmy for the win !
- Dès le générique, Clark met le costume et vole. On a donc 1h20 de superman et non quinze secondes sur la musique de Williams, comme ça semble bien parti.

- Lex revient et nous explique clairement ce qu’il a fait depuis la chute du château de glace. Et dès qu’il le voit, il tue Lionel, histoire de bien faire comprendre qu’avec ou sans clé de Veritas autour du cou, son père, il s’en fout.

Je suis un malade moi !
- Lois ferme sa gueule au maximum. Parce que s’il y a bien un truc qui ne fonctionne qu’à moitié depuis la saison 9, c’est le couple Lois & Clark. Plus de chamaillerie, plus de réplique bien trouvée, juste un couple chiant à mourir où on ne décèle pas la moindre passion.

- Oliver parvient à vaincre Darkseid. Il n’y a aucune chance pour que ça arrive, mais ce serait le personnage qui le mériterait le plus. Après nous avoir soulé avec son côté obscur pendant deux ans, il est sur le point de découvrir qu’il n’a jamais assassiné Lex. Si ça, c’est pas motif à vous débarrasser de votre Dark Side, je sais pas ce qu’il vous faut.

- Une réal léchée (je fais confiance à Greg Beeman) et des effets spéciaux pas trop moches. J’espère vraiment que tout le cheap de cette année aura été pour économiser sur ceux de fin de saison mais j’ai des doutes. Ils en sont quand même à utiliser les mêmes plans du costume que dans le premiere.

Mais comme ne cessent de nous le répéter les nombreux teaser, il faut y croire. 

C'est la fin des haricots !