samedi 7 mai 2011

Smallville : Bilan pré Series Finale d’un gros bordel

Plus que quelques jours avant le Serie Finale de la mythique série Smallville qui existe depuis 10 ans dont deux de trop.  Alors que cette saison est sur le point de s’achever, on peut tirer plusieurs conclusions dont une qui m’est très pénible : j’avais tort.

Les mille-et-une intrigues

Si Kelly et Brian sont de bons scénaristes, ils ne sont pas de bons showrunners. J’ai voulu me voiler la face pendant longtemps, mais les faits sont là : les deux dernières saisons dont ils assurent le cheminement sont peut-être les moins intéressantes de la série.  Elles sont lentes, cheap, mal écrites et mal jouées !

Euh... C'est de nous qu'il parle ? 

Maintenant, je vais essayer de détailler un peu ce que je pense de ce gros foutoir qu’est la saison 10.
Tout d’abord, je tiens à dire que la grande majorité des intrigues proposées cette année sont de bonnes idées. Sur le papier, je suis sûr qu’elles rendent très bien. Un clone de Lex dont Tess va s’occuper ? Génial ! Chloé qui met le casque de Dr. Fate et disparait après avoir compromis sa santé mentale ? Ouah le suspense ! L’arrivée de Darkseid qui va jouer sur les faiblesses et le côté obscur de chacun ?

Mais c’est une année de malade !
Pas du tout.

Si la plupart des idées sont donc très bonnes, leur rendu dans la série est un beau gâchis.
 L’histoire d’Alexander Luthor par exemple : j’aime beaucoup tous les épisodes centrés sur ce personnage. Faire revenir les anciens acteurs ayant interprétés le jeune Lex au cours de la série était formidable. Ils ont tous fait du très bon boulot et l’absence de Rosenbaum n’atténuait pas la sensation de voir revenir Lex. Seul gros problème : l’éparpillement de cette intrigue. On découvre Alexander dans le season premiere. Puis il disparait durant trois épisodes, revient pour deux, redisparait pendant six, réapparait, redisparait et réparait. De quoi donner le tournis. Pire, il n’est que peu mentionné durant ces absences et cela ne perturbe aucun des personnages, surtout Tess.  On peut se demander si cette histoire n’a d’ailleurs pas été improvisée.
 D’abord un clone de Lex atteint de vieillissement accéléré qui se voit naître une mémoire héréditaire, puis qui oublie tout et devient superboy…  On a du mal à se dire que c’est l’intrigue que les scénaristes ont toujours voulu raconter. Quand bien même, Alexander aurait du être beaucoup plus présent, devenir un véritable personnage qui aurait réagi en fonction de ses souvenirs et des relations qu’il tissait avec les autres protagonistes. Au lieu de ça, on a eu un gamin isolé, râleur, brûleur de château et pour finir : Superboy. Un peu pétard mouillé non ?

Cette intrigue était liée à la plus mauvaise idée de l’année : la réalité parallèle, qui remplit deux épisodes tous deux aussi longs et chiants. Le gros problème de la réalité parallèle, c’est qu’à moins d’y envoyer l’ensemble du cast pour un épisode « sliders », on s’en fout un peu de ce qui s’y passe. Aussi sommes-nous consterné de devoir nous intéresser à une Lois 2.0 et un papa Kent 2.0 quand les originaux sont déjà bien assez gonflants. De cette intrigue parallèle nous revient Lionel Luthor 2.0.
Alors là, une fois encore, j’imagine bien l’excitation que peut susciter le retour du grand méchant de la série en mode saison 3, mais sincèrement, à part sa simple présence, qu’est-ce que Lionel Luthor 2.0 a apporté à cette saison ? Oui c’est rigolo d’avoir des scènes entre Tess et lui. Oui John Glover a une présence indéniable et joue mieux que les réguliers. Mais enfin, au-delà de ça, on aurait pu se passer de lui. Ce n’est pas parce qu’il s’agit de la dernière saison qu’il faut s’évertuer à ramener les anciens personnages sans leur donner quelque chose de vraiment intéressant à faire. A ce titre, le retour de Martha était parfaitement géré. Réintroduite l’an dernier dans un rôle un peu bancal, elle campe cette année une sénatrice hilarante qui crie comme une folle à ses discours. Son jeu est épouvantable, mais le personnage correctement utilisé. Ce qui est loin d’être le cas d’une petite blonde.

Montre-moi une intrigue digne de ce nom ! 

Pour commencer, il me semble évident que Chloé aurait du mourir à la fin de la saison 8, tuée par Doomsday. Son rôle avait atteint son apogée et sa mort aurait été cohérente avec tout le discours tenu sur le personnage durant cette saison (la meilleure de la série) : à savoir que sa dévotion indéfectible pour Clark l’entraîne sur une pente dangereuse. Après cela, la série s’est retrouvée comme encombrée du personnage. Les scénaristes se sont forcés à la garder durant 22 épisodes de la saison 9, persuadés que les fans réclamaient sa présence et qu’elle maintenait un équilibre dans le show. En vérité, Chloé n’a rien apporté en saison 9. Sa romance avec Oliver, si elle semble drôle à jouer pour les acteurs et peut fonctionner à certains moments, arrive comme un cheveu sur la soupe. Leur amour indestructible et tragique semble sorti de nulle part. Quant à la Chloé de la saison 10, j’attends encore de savoir de quelle « intrigue vraiment trop géniale pour Chloé » parlaient Kelly et Brian dans leurs interviews. Car si sa pose du casque du Dr. Fate et sa disparition soudaine pouvaient être de bonnes bases pour un développement à la mi-saison, il n’en est rien dans les faits. Chloé disparait comme elle revient : sans de vraies explications et sans impact sur le personnage. Contrairement à Lana en saison 8, elle n’a pas changé durant son absence et son intrigue n’apporte aucune conclusion au personnage. En quelques scènes, elle débite de plates justifications, affirmant qu’elle ne peut plus être la WatchTower, et qu’elle a rencontré Batman, et qu’elle va vivre à Star City.  Là encore, les scénaristes n’avaient pas l’air de savoir quoi faire d’elle et se sont accommodés de son emploi du temps quand ils auraient dû la tuer dès le season premiere. Voilà un événement tragique qui aurait pu motiver la pose du symbole oméga sur Oliver.


Encore un coup des Omega Chi ! (snif)
Oliver Queen... Sacré parcours cette année. Un peu n’importe quoi même. Dès l’épisode 3, il décide de révéler son identité au grand jour.  Les conséquences de ce coming out sont infimes. Il fait quelques interview, se balade avec des lunettes de soleil dans la rue, jusqu’à ce que ce rebondissement soit occulté, par faute d’inspiration pour le traiter. De même que ce symbole de corruption qui apparaît mille ans avant d’en voir les conséquences. Durant l’épisode 14, Oliver s’énerve un petit peu et se fait donc tatouer sous la peau le symbole oméga. Il faut attendre le 19ème épisode pour que cela commence à avoir un impact et que le coco se mette à la recherche de l’arc d’Orion, sorte de Deus Ex Machina semblable à la faux de Buffy. Cela dit, là où la série m’a fait plaisir dans le dernier épisode diffusé, c’est en nous faisant croire que cet arc va sauver la situation dans le final, pour mieux l’atomiser trente secondes après sa découverte. Ça faisait plaisir d’être vraiment surpris par la série. Oliver devient alors le pantin de Granny Goodness.


Dolores Herbig fait trop trop peur !
Il était temps que la vieille refasse son apparition. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le big bad boss de la saison ne s’est pas souvent montré, au contraire. Là où cette intrigue aurait du monter en puissance durant toute la saison, créant le doute et l’appréhension au sein de l’équipe et issant Clark en statut de modèle montrant la voie, on n’a que trois pauvres sous-fifres pas très convaincant qui s’amusent avec les personnages sans jamais constituer de menaces réellement alarmantes (comme avaient pu l’être Brainiac, les fantômes ou Doomsday).
Quant à Darkseid lui-même, il s’est vu rembarrer dès le troisième épisode et ressemble plus à une menace planante qui serait préparée pour une prochaine saison qu’au véritable ennemi de cette année.

Son influence s’est d’ailleurs connectée à une autre intrigue de manière bien artificielle : celle du VRA. Là encore, il s’agissait d’une bonne idée, peut-être un peu mal rendue par la réalisation mollassonne de la série, mais qui aura eu le mérite d’occuper un groupe d’épisodes assez compacts. L’idée de la place des héros dans la société me semble tellement riche que je regrette qu’ils ne l’aient pas placée dans la saison 9, assez anorexique en terme d’intrigue fil rouge. Un gouvernement hostile face aux Kandoriens en colère aurait été un bon moyen de mettre les personnages au milieu d’un champ de bataille difficile à contrôler. Ici, il y a donc une vague influence de Darkseid sur les gens qui tabassent Oliver dans la rue ou sur Slade (le meilleur méchant de cette année), mais c’est plutôt mis là pour qu’on n’oublie pas totalement la menace un peu trop sous-jacente qu’est Darkseid.

En parlant de menace sous-jacente, j’ai beaucoup de mal à voir l’intérêt de la Suicide Squad durant toute la première moitié de la saison. Ils torturent Oliver, puis l’échangent contre Chloé qui leur échappe. Ils deviennent des partisans des héros et s’attaquent à leurs opposants et finissent à la solde de Chloé qui les tient avec un vieux chantage.  C’est, avec la réalité parallèle, l’intrigue qu’il aurait mieux valu mettre aux oubliettes. Après tout, la seule fois où on avait entendu parler de la Suicide Squad, c’était dans la bouche d’Amanda Waller en saison 9. Et il s’agissait à l’époque bien plus d’un clin d’œil aux comics de la part de Geoff Jones que d’une intention d’introduire un groupe de mercenaires.


And Now, the Series Finale of Smallville

On est en droit d’attendre beaucoup de choses de ce Season et Series Finale. Trop bien sûr. Il faut se préparer à l’inévitable : le final sera lent, rempli de dialogues interminables, sans enjeux et on ne verra même pas Clark en costume. Mais puisqu’on sait tous que ça se passera plus ou moins comme ça, on peut aussi se faire plaisir en imaginant ce qu’il pourrait y avoir :

- Un petit toutéliage : pour foutre les boules à Tess, on lui explique que la voix qui provenait de l’orbe en saison 8 et qui la manipulait pour faire sortir les kandoriens, c’était Darkseid qui comptait après arriver sur terre grâce au portail et au livre de Rao. Tout ça, c’est de sa faute à cette mauvaise graine.

Je vais pleurer !

 - Chloé nous fait une nouvelle prémonition et, pourquoi pas, retrouve son pouvoir de guérison qui lui permet de sauver un Clark entre la vie et la mort. Et comme son pouvoir de guérison avait une fâcheuse tendance à la mettre dans le coma, elle en meurt.

Et ne revient pas à la vie, compris ?
 - On laisse entendre, sans ramener les acteurs parce qu’on n’a pas le budget, que Kara est retournée dans le passé sauver Jimmy et l’a emmené avec elle dans le futur. De ce fait, le Jimmy de la série est le Jimmy de Superman et on emmerde les vilains connards de DC comics.

Jimmy for the win !
- Dès le générique, Clark met le costume et vole. On a donc 1h20 de superman et non quinze secondes sur la musique de Williams, comme ça semble bien parti.

- Lex revient et nous explique clairement ce qu’il a fait depuis la chute du château de glace. Et dès qu’il le voit, il tue Lionel, histoire de bien faire comprendre qu’avec ou sans clé de Veritas autour du cou, son père, il s’en fout.

Je suis un malade moi !
- Lois ferme sa gueule au maximum. Parce que s’il y a bien un truc qui ne fonctionne qu’à moitié depuis la saison 9, c’est le couple Lois & Clark. Plus de chamaillerie, plus de réplique bien trouvée, juste un couple chiant à mourir où on ne décèle pas la moindre passion.

- Oliver parvient à vaincre Darkseid. Il n’y a aucune chance pour que ça arrive, mais ce serait le personnage qui le mériterait le plus. Après nous avoir soulé avec son côté obscur pendant deux ans, il est sur le point de découvrir qu’il n’a jamais assassiné Lex. Si ça, c’est pas motif à vous débarrasser de votre Dark Side, je sais pas ce qu’il vous faut.

- Une réal léchée (je fais confiance à Greg Beeman) et des effets spéciaux pas trop moches. J’espère vraiment que tout le cheap de cette année aura été pour économiser sur ceux de fin de saison mais j’ai des doutes. Ils en sont quand même à utiliser les mêmes plans du costume que dans le premiere.

Mais comme ne cessent de nous le répéter les nombreux teaser, il faut y croire. 

C'est la fin des haricots !

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