dimanche 18 septembre 2011

La Fin des Conneries de l'été

Deux séries que j'ai suivi cet été se sont achevées de manière si calamiteuse qu'elles méritaient un post pour les punir.


TRUE BLOOD 

Trop. Bien
Au-delà d'une saison qui tourne en rond, la conclusion apportée dimanche dernier à la saison 4 était loin de satisfaire les espérances que je pouvais nourrir. On a eu une saison 4 pas totalement désagréable et plutôt homogène. Là où la saison 3 faisait fort sur 4 épisodes et nous ennuyait le reste du temps, la quatrième saison a donné un ensemble de qualité égale d'épisodes. Le final même, n'est pas totalement décevant. Mais ce sont bien les six dernières minutes dont j'entends dire tant de bien qui me font pousser un cri de mépris.
Je n'ai rien contre l'idée de faire le ménage dans une série. Tuer dans un même épisode Jesus, Flanagan, Debbie et Tara, pourquoi pas ? Mais pas de la façon dont ça a été fait : de façon précipité et sans aucune préparation.

La mort de Jesus est hors champ. Pour un personnage qu'on nous a demandé de suivre et d'apprécier, c'est un peu méprisant de nous priver de sa mort à l'écran. Et de ponctuer cela par un cri hystérique de Tara, c'était digne de Miss Jeanette. Et Miss Jeanette, on s'en foutait !
Pour Flanagan, j'étais encore plus mécontent. Voilà un personnage clé des intrigues vampiriques. Elle débarque en annonçant des changements politiques côtés vampires (la société des vampires était d'ailleurs très absent cette année, la faute sans doute à des parties de jambes en l'air ultra sexy sous la neige…). Aussitôt sa position de renégat déclaré, Bill et Eric la dégomme en une seconde, comme une sous-merde. Quand je vois le temps qu'il leur avait fallu pour se débarrasser du roi (de retour pour l'an prochain, comme nous l'annonce une scène d'Alcide, sans doute le personnage le plus approprié pour une telle révélation…). Flanagan méritait mieux qu'une exécution précipité. Elle méritait de se défendre comme une bad-ass. Et puis merde, je l'aimais bien moi.

Enfin, Tara et Debbie. Je comprends bien qu'il s'agit de personnages boulet qui ne se sont fait que suivre l'intrigue principale sans jamais vraiment apporter quelque chose à l'intrigue (sauf peut-être dans un épisode). Mais la folie meurtrière de Debbie sort de nulle part. On a à peine le temps d'assister à son retour au V qu'elle prend un fusil, dégomme Tara, se le fait arracher, et crève. Quant à Tara, sa mort aurait du être lié à l'intrigue de Lafayette, puisque c'était également la sienne. Son sacrifice aurait pu être plus marqué, moins con. Et comme il arrive après trois autres morts, on n'est même plus surpris ou choqué. Il me semble que même Lost tuait mieux ses personnages. 


DAMAGES

On pourrait annuler cette merde que je retourne à ma carrière ?
Rien de novateur dans ce que je vais dire. Si The Wire est la meilleure série sur Terre, Damages est la pire. Le pire ne réside pas dans la réalisation mollassonne, dans l'image abjecte ou dans l'ennui profond qui se dégage de cette saison insupportable. Le pire, c'est le mépris, la prétention, avec lesquels le spectateur est traité par cette série hautaine. Bien conscients de la pauvreté de leur histoire, les auteurs gardent leur twist jusqu'à l'asphyxie, comme il l'avait fait en saison 2 avec l'histoire de Christine Purcell. Ils pensent, comme à l'époque, que personne n'aura compris que, oh mon dieu, le seul méchant de la saison qui déboite le crâne de sa copine française avant de la ranger dans une valise est celui qui a tué les hommes de Chris. Ah ça non, on ne l'avait pas du tout vu venir. Et puis pareil, on avait pas du tout vu venir que Chris ne serait pas l'homme à la cagoule dans les flash-forward. BANDES. DE. NAZES.

Le pire, c'est qu'avec les acteurs qu'ils ont, il y aurait tant de belles choses à faire. La scène entre Patty et Ellen devant la statue de la liberté aurait pu être la plus forte de la série, s'ils avaient su écrire de vrais dialogues. Comme d'habitude, la seule chose qui sauve les meubles, c'est la relation entre Patty et son fils et c'est peut-être une bonne idée qu'Ellen vienne se greffer à cette histoire, mais ça ne fera pas revenir Damages des abysses de la nullité dans lesquels elle a plongé depuis des années.

samedi 3 septembre 2011

Coeur Océan - Saison 5



Quand j’avais 16 et 17 ans, j’ai regardé les deux premières saisons de Cœur Océan.  Je trouvais, et je trouve encore, qu’il s’agissait d’un programme de qualité dans lequel les personnages faisaient vrais et où le traitement des sujets abordés n’était jamais trop niais pour un programme de KD2A.

Je suis passé à côté des saisons 3 et 4. J’avais raté leur début et les histoires abordées me paraissaient moins pertinentes, les personnages plus caricaturaux.

Pour cette cinquième saison, j’avais entendu dire que Cœur Océan faisait peau neuve. De nouveau scénariste reprenaient la saison. Le casting était quasi-totalement refait. Et on disait que l’idée était d’offrir une saison plus adulte, avec des personnages d’une vingtaine d’années en proie à des histoires plus sérieuses. L’objectif étant de captiver autant les jeunes que notre bonne copine la ménagère de moins de 50 ans.

Soap Opera

Dans des interviews que j’ai pu trouver sur le net des nouveaux scénaristes, ceux-ci déclarent que la série allaient plus emprunter les codes du soap opera, avec une histoire de meurtre, et des cliffhangers à chaque fin d’épisode.

Et c’est effectivement ce qu’on a eu.
L’histoire principale ressemble en gros à ça : Tim est soupçonné du meurtre de sa copine, disparue en mer. Tara, l’héroïne à voix-off, très attirée par le garçon penche entre soupçon et confiance pendant une bonne moitié de la saison. Mais quand enfin la situation se calme, la garce de copine pas morte refait surface, bien décidée  à leur pourrir la vie jusqu’à ce qu’elle obtienne satisfaction : l’amour de son cher et tendre.

Si je n’ai pas boudé mon plaisir devant cette intrigue soapesque au possible, j’ai l’impression que les scénaristes ne sont pas allés chercher bien loin. L’histoire de la fausse morte qui a disparu pour emmerder son monde, et qui revient aussi pour emmerder son monde, j’ai l’impression  de l’avoir vu des millions de fois. Aussi, il me semble que le gros problème de cette intrigue est qu’elle repose sur des personnages un peu creux.

Tim et Tara ne semblent pas bien intéressants en eux-mêmes. Ils flashent dès leur première rencontre et sans les tourments de cette intrigue improbable, on a bien du mal à imaginer passer une saison à les suivre. Dans les saisons précédentes, plus calmes, des personnages comme Daphné et Pierre avaient de vrais personnalités, avec défaut et qualité.

Si seulement nous n'avions pas le monde entier contre nous !


Ici, Tim et Tara sont seulement pris dans une tempête et réagissent. Les problèmes ne viennent jamais d’eux, mais de cette garce d’Eileen. Un personnage d’ailleurs assez intéressant mais qui peine à s’éloigner du stéréotype de la Bitch de soap basique. Son objectif semble réellement de gâcher la vie de tout le monde puisqu’au détour d’un épisode, elle s’attaque au couple de teenager de la série et les manipule pour les forcer à rompre. Comme ça, pour le fun.

Un peu plus tard, pour lui trouver des circonstances atténuantes, les scénaristes inventent une histoire de sœur jumelle morte il y a quelques années dont le fantôme vient hanter Eileen et lui murmurer ses stratégies perverses, un peu à la manière d’un Gollum (l’actrice fait d’ailleurs du très bon boulot, tant au niveau de sa voix que de ses postures lorsqu'elle se parle à elle-même).

Toute cette intrigue se poursuit à cent à l’heure, sans jamais perdre de temps, et prend même le pas sur toutes les autres (tous les personnages n’étant pas liés à l’histoire principale quittent la série quatre ou cinq épisodes avant la fin).  Le final aurait pu être sombre et torturé. J’ai même l’impression que les scénaristes auraient voulu aller au bout de leur idée, mais que le dénouement aurait semblé trop pessimiste pour une série diffusée le matin et dont la cible principale est la jeunesse.

Autrement, il est clair que Malo serait mort empoisonné par sa sœur, et non juste sauvé par un lavage d’estomac. Et Tim aurait été au bout de son étranglement, lorsqu’Eileen lui fait croire qu’elle a assassiné Tara. Au lieu de ça, Tim se ravise et Tara empêche même la Garce de se jeter d’une falaise, grâce à un discours plein de bons sentiments et un peu trop facile.

Si on sent que Benoit Michel et Murielle Hilaire font de leur mieux avec ce qu’ils ont, la relation de Tim et Tara sonne vraiment trop faux. A peine se connaissent-ils depuis quatre semaines qu’ils sont déjà là à se dire « je t’aime » ou « que fais-tu de notre histoire ». Benoit Michel a déjà exprimé qu’il ne reviendrait pas pour une saison 6, mais je doute même que les scénaristes fassent revenir l'un ou l’autre, tant ils n’existent qu’à travers cette intrigue.

Et les autres, ils existent ?



L’un des principaux soucis, à mon sens, est l’interaction très bancale des différents personnages entre eux. Tara et Tim sont tellement enfermés dans leur histoire que leur rapport avec les autres protagonistes fait très artificiel, notamment pour Tim, qui se retrouve intégré au groupe de façon quasi immédiate alors que la seule qui le connaisse, Lisa, l’accuse de meurtre.

Pareil pour Malo, le frère d’Eileen, qui débarque très tard dans la saison. A peine a-t-il couché avec Lisa qu’il en devient l’ami de tout le monde et se retrouve à avoir des scènes avec Ben comme s’ils se connaissaient.  Quant à Florian, le presque moine en séminaire qui répand la bonne parole autour de lui, son personnage autant que ses histoires m’ont gonflé. L’acteur était pourtant très bons, dans tous les sens du terme, mais j’ai sans doute un problème avec les types qui ont la foi.

Le personnage de Lisa, que je n’ai pas connu en saison 4, aurait pu être traité avec plus d’intelligence. Certains de ses dilemmes amoureux n’avaient aucune crédibilité, et ses réactions frôlaient parfois le ridicule tant le personnage avait l’air imbécile, quoiqu’attachant.

Quant à Ben et Juliette, les deux teenagers de la saison, ils ont mené leur petit bonhomme de chemin sans véritable drame et c’était assez reposant d’avoir une intrigue réaliste.

Pour résumer, même si j’ai conscience des nombreux défauts de ce programme, j’avoue avoir passé un très bon moment devant cette saison que j’aurais aimé encore plus sombre. Le ton plus adulte faisait beaucoup de bien. Et comme adulte rime avec "toutes les actrices montrent leurs seins dans la série", j’imagine que la ménagère de moins de cinquante ans n’a pas été la seule à apprécier.