dimanche 5 septembre 2010

Batman: Mask of the Phantasm


Batman et moi, ça remonte à loin. Si vous demandiez à ma mère, elle lèverait les yeux au ciel en poussant un long soupir désabusé. Quand j’étais petit, je n’avais que lui à la bouche. Les gens n’en pouvaient plus. Durant toute ma vie, j’ai eu des phases plus ou moins longues où je me replongeais dans son univers. Etonnamment, je n’ai jamais été très attiré par la matière originelle, à savoir les comics. J’en ai bien quelques-uns, dont la très bonne série « Hush » écrite par Jeph Loeb, mais je n’ai jamais été un fan. Probablement parce que, pour moi, Batman est le héros d’un dessin animé qui passe sur France 3 le matin.


Récemment, j’ai débuté une intégrale de cette série débutée en 1992, conscient que j’en avais surement ignoré plusieurs facettes, quand j’étais môme. De même que pour les films de Burton, je ne pouvais pas comprendre, du haut de mes cinq ou six ans, tous les tenants et les aboutissants de ce dessin animé, bien plus adulte que ce que j’aurais cru. Les histoires sont sombres, la psychologie des protagonistes travaillée et le personnage de Batman extrêmement bien traité. Bien sûr, la série a un peu vieilli et il lui arrive parfois de ne pas être très logique et un peu smallvidiote. Avec 85 épisodes au compteur, on ne peut pas faire que des chefs d’œuvre.

Après la première saison est sorti au cinéma le film Batman : Mask oh The Phantasm, que je viens de finir de visionner. Probablement doté de moyens plus conséquents que la série, le film n’a pas pris une ride. Enfant, je l’avais en VHS et le regardais fréquemment. Si déjà à l’époque, le générique d’ouverture m’envoutait, je ne mesurais pas la tragédie de Bruce Wayne comme je l’ai fait aujourd’hui. Déjà, ne serait-ce que dans son postulat de départ, la psychologie de Bruce est brillamment pensée. Il n’était qu’un gamin quand il a vu ses parents se faire assassiner sous ses yeux. Ce meurtre a également tué cet enfant passif et fragile. Bruce a fait le serment à ses defunts parents de défendre le droit et la justice. Il s’est entrainé pendant des années à maîtriser les techniques intellectuelles, scientifiques et physiques qui allaient faire de lui un justicier.

Le film insiste sur l’incapacité de Bruce à rester passif face à la violence et l’injustice. Même avant de devenir Batman, il devait intervenir pour protéger des innocents. Comme si, à travers tous ceux qu’il aide, c’étaient ses parents qu’il tentait désespérément de sauver. Et c’est pour cela qu’il ne pourra jamais s’arrêter, qu’il finira ses jours seuls, hanté par les remords. Fondamentalement, Batman est un héros tragique et les films de Nolan ont parfaitement su retranscrire cela.

Mask of The Phantasm parle d’un amour de jeunesse de Bruce, Andrea Beaumont, qui réapparait des années après l’avoir quitté pour venger le meurtre de son père. A travers la découverte de leur histoire passée, on apprend que Bruce aurait pu tout abandonner pour Andrea. Il y a une scène déchirante où le jeune homme d’un peu plus de 20 ans implore la bénédiction de ses défunts parents. Il se souvient de la promesse qu’il leur a faite, gamin. Mais il ne veut pas passer à côté de sa vie. Il aime Andrea et elle parvient à combler le vide laissé par ses parents. Malheureusement, elle disparait un jour et Bruce devient Batman. Si le film est quasiment parfait, ses dix dernières minutes peuvent laisser à désirer. Elles occultent la vendetta lancée contre Batman, accusé de meurtre (comme ne le fera surement pas Nolan) et choisissent l’ellipse facile pour conclure le personnage d’Andrea et sa vengeance.

Il n’en reste pas moins un excellent dessin animé qui dévoile une genèse du héros que je préfère à celle dépeinte par Nolan dans Batman Begins. Je recommande à tous ceux qui ne l’auraient pas vu ce petit bijou.

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