vendredi 17 septembre 2010

Death


Spoiler sur Roswell, Six Feet Under, Buffy…
Je viens d’achever le visionnage du neuvième épisode de la dernière saison de Six Feet Under, celui où Nate succombe à une attaque cérébrale. L’épisode dans son ensemble m’a fondamentalement bouleversé.
La mort d’un personnage de série, quand elle est traitée de façon réaliste, m’a toujours ramené à ma propre finitude. Six Feet Under traite à chaque épisode du deuil, mais ce n’est que lorsqu’il touche des personnages connus qu’elle traite le mieux son sujet. Sinon, elle ne fait que dépeindre les pompes funèbres comme une entreprise anodine : soumise à des problèmes financiers, des relations entre collègues et au quotidien de la vie. Les morts qui passent ne sont que des patients dont ils doivent s’occuper.
Cet épisode 9 m’a rappelé the Body de Buffy, l’épisode où Joyce est découverte morte dans son salon, elle aussi foudroyée par une attaque cérébrale. Dans ces deux séries, la longueur de l’attente est dépeinte avec brio. De même, dans les deux séries, on s’attache à dépeindre la vie qui continue en parallèle du drame. Dans Buffy, Dawn vit sa vie de lycéenne juste avant d’apprendre le décès de sa mère. Dans Six Feet Under, Ruth ne parvient pas à renouer avec Hiram, un ancien amant, avec qui elle est partie camper. Même à l’hôpital, tandis qu’ils attendent des nouvelles de Nate, ses proches sont ramenés à leur propre vie. David découvre apprend à connaître ses fils adoptifs. Claire se rapproche de son rancard d’un soir, alors que leur rendez-vous se passait mal, et Brenda tente de surmonter ses problèmes de couple avec Nate.
Le deuil n’est pas quelque chose de facile à gérer dans une série. La plupart se cassent les dents dessus quand elles ne se contentent pas simplement de l’occulter. L’une des séries qui a parfaitement su traiter le sujet est Roswell. Dans une épisode écrit par Ron Moore, lui-même frappé par la mort d’un ami à l’âge des personnage, toute la bande affronte la disparition d’Alex dans un accident de voiture. Le rapport au corps, à l’absurdité de la mort, à la violence de la disparition,  et enfin à la douleur du vide laissé, est sublimement rendu dans un épisode parfaitement déchirant.
Malheureusement, ces séries sont de rares exceptions. La plupart du temps, les personnages tournent vite la page, trop occupé par leurs histoires trop importantes pour prendre le temps de s’arrêter. C’est le cas de Lost (qui, malgré de nombreuses morts, n’a jamais su rendre compte du deuil), de The Vampire Diaries (série bien trop rapide pour pouvoir s’arrêter un instant sur la perte d’un proche) et de True Blood (où la mort frappe de manière bien trop improbable pour pouvoir toucher : Eggs…).

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