mardi 21 décembre 2010

Desperate housewives - 7.10 - Down the Block There's a Riot

Après plusieurs visionnages et des discussions autour du sujet, j’ai enfin eu envie de mettre par écrit tout ce que j’avais pensé du mid-season finale de desperate housewives. Enfin c’est un bien grand terme pour un épisode dont la suite revient dans deux semaines. Mais tous les ingrédients de l’épisode spécial d’avant Noël sont réunis. Et plus.
Bang !

L’épisode spécial
Le premier épisode a avoir ouvert la voie à cette tradition est « Bang ». Probablement le meilleur épisode que la série aura jamais, il réunissait le cliché et son dépassement dans une intrigue de prise d’otages déclenchée par une housewife, subie par trois autres (oui Eddie était une housewife, et c’était la meilleure) et offrait la part belle à chaque personnages sans en négliger aucun.
Celui de la saison 4 parlait d’une tornade. Dans mes souvenirs, il était assez bien foutu. Je garde en mémoire le rapprochement Gaby-Eddie, le cri de Lynette et une emmerdeuse emportée à travers une porte. Le défaut de cet épisode était son manque de connexion aux intrigues. Un événement perturbateur quasi divin venait bouleverser Wisteria Lane et offrir des conclusions bien faciles à certaines intrigues.
Malheureusement, cet artifice perdura au cours des saisons. Si bien que l’incendie dans le bar et l’avion qui s’écrase en pleine rue ont eu le mérite d’être des épisodes assez prenants et mémorables, mais étaient loin d’égaler la montée en puissance de celui-ci.
De l’art d’oppresser son spectateur
Le mot qui est revenu dans les conversations que j’ai eu avec mes amis (Rémi Guastalli et Maud Deschambres pour ne pas les citer, ils ont facebook s’ils vous interessent) est « réac ».  Oui dans cet épisode encore plus que dans d’autres, la série sert un discours des plus réactionnaires. Cependant, ce discours m’a moins posé problème que les précédents (tels qu’un psychopathe devenu tueur de femmes à cause de son ivrogne de mère ou un bébé pouvant hériter du gène du criminel à cause de son grand-père).
En effet, pour une fois, les scénaristes de DH ne disent pas tout à fait clairement derrière quelle opinion ils se rangent. Les habitants de Fairwiew refusent qu’un centre de réinsertion pour anciens tolards ouvre dans leur rue. Ils tiennent tous un discours protectionniste à la limite de l’intolérance. Venant de personnes dont les maris (Carlos, Mike, Orson…) ont tous fait de la prison, c’est tout de même assez abject.
L’épisode monte en tension. Les gays se font manipuler par Paul et lui vendent leur maison. Le quartier se retourne contre eux. Lors de l’inauguration, le maire vient faire un discours et les habitants préparent leurs pancartes pour exprimer leur mécontentement. A ce moment, je m’étonne qu’aucun personnage n’ait encore remis en cause la légitimité de leur action.
Et c’est Parker Scavo, un personnage que j’ai du googler pour me souvenir de son prénom, finit par demander à une Lynette plus tête à claque que jamais si leur position est vraiment morale. A ce moment, on n’est encore dans du DH tranquille même si on sent que quelque chose cloche.
Ce n’est qu’à partir du moment où Juanita fuit sa maison pour se perdre dans la foule sous les yeux d’une Gaby terrifiée que j’ai commencé à vraiment angoisser. Là-dessus, l’épisode s’accélère. Le montage en parallèle dépeint à merveille une situation de plus en plus angoissante. Notamment par cette scène (la plus réac de l’épisode) où un détenu vient emmerder Bree chez elle. C’est la scène qui me pose le plus problème tant par son absurdité que pour son côté didactique. « Oui d’accord, elles sont un peu réac nos housewives, mais regardez, elles ont bien raison. Les gens qui sortent de prison sont des roublards qui veulent les violer dans leur propre maison. » Au secours.
Heureusement, l’incident est vite expédié par un John Schneider plus écoeurant que jamais et par un Brian Austin Green au look d’ancien tolard. Hmmm.
Au même moment, la foule s’énerve contre le maire, Renée (qui commence à devenir un de mes personnages favoris, sorte de nouvelle Eddie) s’énerve contre Susan (insupportable dans cet épisode) et Gaby ne trouve toujours pas sa gamine. Le fait que tout le cast soit réuni au milieu de cette chaudière en train de péter dans tous les coins rend les mains moites. Pourtant, on sent que ça n’a pas encore explosé. Keith se bat avec son père. On le prend pour un ex-tolard. On le tabasse. Bree tire un coup de feu en l’air pour les arrêter. Silence complet. Ça y est, on y est.

Tous sur Susan !

Les cinq minutes suivantes sont un déchainement de chaos parfaitement scénarisé. Susan se fait embarquer par la foule avant d’être piétinée. Gaby se cache sous une voiture pour mieux sauver sa fille d’habitants en colère. Lynette tente d’aider le plus de monde possible mais surtout ses VOISINS ! Et Renée fait preuve d’une grande bonté d’âme en cherchant parmi la foule la femme qui a essayé de la virer du quartier (I love you Renée).

Cette longue séquence laisse le cœur battant, les yeux écarquillées et une certaine impression d’avoir assisté à un moment grandiose. Je trouve ça assez formidable que la série soit capable de réaliser des séquences pareilles sans que ça ait l’air ridicule et sans trahir son style visuel (pas de caméra à l’épaule trop appuyée ou de zoom frénétiques) ou sonores (un thème musical quasi identique à toutes les séquences un peu rythmée de la série ; je me demande comment le compositeur fait pour ne pas se suicider).
Au final, on a un très bon épisode de sweeps du au fait que la situation catastrophique est déclenchée par les héroïnes elle-même (Bree et Lynette en l’occurrence), ce qui n’était pas trop le cas de l’avion, de l’incendie ou de la tornade. A présent, comme d’habitude, il faut s’armer de courage. Car l’épisode suivant ne pourra qu’être complètement raté.
Et à mon avis, c’est Mike qui a tiré sur Paul.


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